Yachting Sud…autrement

décembre 12, 2008 dans Voiliers Solidaires par igor

Yachting Sud…AUTREMENT  ?

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Pierre Yves Martens est un ami de longue date, marin passionné de régate, avec un parcours qui dit Vagues sans divaguer. Une photo trône dans son salon : un homme à la barre avec pour toile de fond une mer force 12. C’est lui, surfant sur les déferlantes à plus de 20 nœuds à sec de toile, juste avant le passage à la baille et …(la suite de l’histoire, nous espérons qu’il vous la raconte ici et qu’il vous montre cette photo pour le plaisir du frisson). Depuis Pierre-Yves s’occupe à triple temps plein d’un des plus anciens magazines de voile au monde ( plus de 800 mag sorti) et seul magazine Belge à qui il redonne une nouvelle jeunesse,

Yachting sud , sur l’eau.

Un vendée-Globe…autrement ?

Loïc est en tête, machin a démâté, chose aussi mais repartira lui après avoir Un vendée-Globe…autrement ?mâté à neuf… Tous, nous admirons ces héros des temps modernes, des héros qu’ils sont pour de vrai.

Assis à ma table à cartes, je scrute les fichiers grib et écoute RFI, comme eux, aux mêmes heures qu’eux, mais je suis bien content de ne pas être au même endroit qu’eux !

Je fais route vers les Canaries, depuis Rabat. J’ai cassé le tambour de mon enrouleur et ma poulie de hale-bas de tangon. Faut que je les remplace, sinon je devrai abandonner la course, ça, c’est sûr.

Nous sommes partis de la superbe marina du Bouregreg, à Rabat au Maroc,à l’étale de marée base pour avoir le moins de vagues possible. En ce jour de faible houle de NW, il n’y a pas à dire, le port n’est accessible que par houle très modérée, voire pas de houle du tout !C’est dare-dare, moteur à fond que nous avons franchi une première barre déferlante avec les pêcheurs du coin habitués à choisir le bon « train de vagues ». c’était sans savoir qu’il y en avait une autre. Les pêcheurs eux, se mettent à l’abri du brise-lames dans 2m de fond. Après une brève hésitation, je me remets face à la lame, moteur à fond pour passer les rouleaux. ON a eu chaud ! Enfin sorti sur un océan finalement fort calme, j’aperçois le pilote de la marina qui arrive pour me féliciter ou me dire que je suis fou, je ne sais plus très bien. Le bateau Nuage, qui nous a vu travers à la lame, a fait demi-tour et préfère tenter la sortie à marée haute. Nous voilà donc en mer, en route vers les Canaries avec notre bolide. Notre seul concurrent étant resté au port, c’est donc en tête de course que je mets le spi dans ce petit air pour rejoindre le grand rail atlantique.

95.000 EUR, c’est le prix de la grande voile de Machin…c’est le prix de mon bateau, et encore, à condition que je refasse des cosmétiques. Dingue non ? Diane et moi vivons à bord d’un voilier (presque) comme des riches, alors que d’autres n’achètent qu’une voile pour le même prix. Oui mais, ils vont plus vite…ça c’est sûr, et le temps, c’est de l’argent. C’est donc pour ça qu’on est condamné à naviguer à une vitesse de 6 noeuds en espérant se faire plaisir ? Car c’est bien ça le but, non ?

Le vent forcit, on s’écarte de la zone côtière qui forme le détroit de Gibraltar. J’affale le spi et tangonne le génois. Un génois tout neuf, acheté à Port-St-Louis à Georges sur Sisyphe à 200 EUR. Il est un peu léger, mais à ce prix-là… quand je pense à la voile de Loïc, je tique ! Je me souviens de ce temps où mon métier était de « mener les gens en bateau ». Skipper… j’étais sur l’eau 6 mois par an à naviguer, et regardais de haut tous ces plaisanciers que je laissais au chantier au printemps pour les retrouver au même endroit en fin de saison à bricoler, trois bouts devaigrage plus loin. Maintenant, je vis sur mon bateau avec l’équivalent de mon budget téléphone de l’époque, et je comprends bien que le temps c’est de l’argent !Alors, quand je pense à Loïc, je tique. Quand je pense à Bertrand, je me dis que vivre sur un bateau c’est fait de bric et de broc, sinon faut gagner du temps, et de l’argent.

Qui nous a tous fait rêver de prendre le large, de larguer les amarres ? Spontanément, on en revient toujours aux mêmes voyageurs mythiques, un peu baba cool, évidemment. Alors bien sûr que j’admire le contrôle de ces coureurs ont sur leur formule 1 de la mer, mais mon attirance et mon coeur penchent plutôt pour ces gens anonymes, croisés en voyage sur leur globe-flotteur. Ceux que l’on n’appelle jamais « l’extraterrestre » parce qu’ils sont obligés de remâter au mouillage sous le vent d’une île…

 

L’exploration du monde autrement, un vendée-globe autrement. Les éléments sont les mêmes, les moyens diffèrents. Et le but ? C’est sans doute le même : trouver le bonheur… Qui arrivera en tête de ce challenge-là ?

Je rêve d’un globe challenge éthique. Un globe challenge où la construction des voiliers serait issue d’un commerce équitable, d’une industrie propre, pour mettre sur l’eau des engins à vivre en symbiose avec la nature et les éléments, l’essence de leur voyage : le nouveau challenge du globe !

Une estime réciproque nous lie, et pourtant, tout deux marins passionnés nous ne vivons pas dans le même monde. L’un est plutôt un utopiste « gaucho » aux élucubrations salées (c’est moi), tandis que l’autre s’occupe de ce qui devient petit à petit une belle entreprise au service des  élucubrations salées d’aventuriers et sportifs aqueux : la belgian yachting press.

Retrouvez ici billets d’humeur et articles plus engagés dans lesquels le voyage à la voile devient un vecteur plaisir un pour une meilleure adaptation de l’homme à ses environnements tout autour du monde.

1. Exploration du monde autrement

2. Des prisons dorées…

3. A nous les Canaries !

Merci Yachting Sud, Merci Pierre-Yves !

                                     Igor

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A.L.M. (anneaux à loyer modéré)

nav de nuit

 

L’anecdote…

 

Nous arrivons à Minorque le 31 décembre au départ de Port Pollença à Majorque, sous menace de fort coup de vent de NW. Évidemment,en ce soir de réveillon à 17h, personne pour nous accueillir dans le superbe abri naturel du port de Ciutadella. Pourtant, on y trouve un club nautique, un port commercial, ainsi qu’un port communal proposant, comme il se doit, toute l’infrastructure nécessaire dans ce haut lieu du « plaisant » tourisme (d’été, sans doute faut-il le souligner)…

Nous accostons le long du quai vide réservé au(x) bateau(x) de passage du club nautique, lire la suite en PDF