• Christian La Grange a adressé une note au groupe Logo du groupe Partage des RessourcesPartage des Ressources il y a 12 ans et 2 mois

    Quoi de neuf…???
    Voilà des semaines que nous sommes en train d’adapter l’idée du « Blauwe bloem » à l’épicerie biologique de la ferme de Vévy Wéron à Wépion.
    Essayer d’adapter un principe disons le quelque peu germanique dans nnotre petite wallonie.
    L’idée sera d’effectuer des livraisons à domicile sur base de commandes et sur le principe qu’il n’y a pas de marge bénéficiaire comme dans un commerce classique, mais l’ajout de la valeur d’une unité égale pour une bouteille d’eau comme pour une bouteille de vin.
    Je vous laisse découvrir tout cela plus en détail en vous joignant ci-dessous le petit mot qu’on adresse à nos futurs clients.
    Peut-être cela vous donnera-il des idées pour développer un réseau similaire.
    Bonjour…,

    Je vous ai probablement déjà parlé de cette petite idée qui nous trotte en tête, celle de créer un petit commerce « coopératif » autour d’une épicerie biologique. Voilà deux ou trois mois nous avons eu le plaisir de découvrir l’existence du « Blauwe bloem »http://www.de-blauwe-bloem.org/ . Le « Blauwe bloem » ou « La fleur bleue » est une épicerie toute particulière qui a vu le jour à Gand à l’initiative d’un couple de commerçants, Mia Stockman et Luuk Humblet. Ayant un magasin de produits biologiques, ils ont proposé à leurs clients de mettre en place un mode de fonctionnement différent et participatif, qui se démarque du commerce classique. Ils leur ont suggéré fixer le montant de leur salaire(montant forfaitaire), moyennant quoi les produits proposés » seraient vendus sans aucune marge bénéficiaire. Ainsi la rémunération des responsables du magasin est prise en charge directement par les consommateurs selon une clé de répartition équitable afin que le revenu de leur travail ne dépende plus de la quantité de produits vendus. L’argent redevient un moyen et non plus une fin en soi. C’est la nature même du travail des responsables du magasin qui change radicalement. »Les épiciers ont ainsi un rôle plus convivial, de mise en relation, ils écoutent les besoins et analysent les possibles. Le magasin fonctionne sur base d’une quarantaine de familles qui essayent au maximum d’anticiper leurs achats, afin de permettre des achats groupés, entre autres auprès d’agriculteurs partenaires. L’essentiel des produits sont commandés à l’avance, deux fois par semaine, au moyen de listes accessibles par Internet, ou sur papier. Dès réception des produits, chaque client trouvera sa commande disponible dans un casier nominatif. Afin de se répartir le revenu des épiciers aussi équitablement que possible entre consommateurs, ils ont cherché à évaluer la valeur de leur travail. Ils ont ainsi mis au point une clé de répartition de ces frais en considérant que pour l’épicier, déplacer une bouteille d’eau ou de vin est le même effort. Pourquoi donc prendre une marge bénéficiaire plus importante sur ce travail ? On considère dès lors qu’une bouteille d’eau vaut une unité (de travail) tout comme une bouteille de vin. Les unités de tous les clients sont totalisées à la fin du mois, et le revenu de l’épicier divisé par ce total donne la valeur de l’unité, qui sera ajusté et variable de 6 mois en 6 mois. Si les ventes augmentent, le revenu du responsable reste le même, mais les prix diminuent. La tâche de Mia et Luuk ( du Blauwe bloem) consiste à s’arranger pour chercher les produits de la meilleure qualité possible, les mettre à disposition des clients dans des casiers une fois par semaine et être présents lors de l’enlèvement des commandes, l’accent étant fortement mis sur le côté convivial. Pour certains clients peu prévoyants, un stock de dépannage permet de combler les oublis et de faire quelques courses de dernière minute. Les consommateurs arrivent ainsi à obtenir des produits d’une plus grande qualité pour un coût moindre en minimisant les pertes, du fait de l’absence de gaspillage. Quant au commerçant, il arrive ainsi à mieux optimiser la surface de son local, il ne doit plus le chauffer et éclairer à longueur de journée, il gagne du temps et se libère de l’idée de l’obsession de faire du chiffre. Le client redevient ainsi acteur de sa consommation, n’est plus sujet à des pulsions d’achat irrationnelles. Il soutient le travail de l’épicier et co-construit en permanence le projet au travers de la concertation qui s’établit de façon formelle et informelle. On parvient ainsi à « fidéliser » les clients, tout en revalorisant le métier d’épicier.. Un autre aspect capital du projet est de développer des circuits d’approvisionnement le plus courts et plus locaux possible. C’est une formule à mi-chemin entre le groupement d’achat et les Amap (Association pour le maintient de l’agriculture paysanne.) De notre côté et dans le cadre de l’épicerie de la ferme de Vévy Wéron, nous souhaiterions nous assimiler à ce mode de fonctionnement. Indépendamment du magasin sis à la ferme de Vévy Wéron, il est prévu d’étendre l’activité via un service de livraison à domicile. Si vous avez des suggestions n’hésitez pas. Nous vous proposons dès maintenant d’ouvrir le débat en cours et de vous joindre à un groupe de clients. Cela permettra de faire connaissance et de créer un lien convivial et moins «commercial». Vous aurez ainsi tout loisir de poser vos questions et la possibilité d’émettre toute suggestion vous venant à l’esprit. Pour les plus motivés ce sera le cas échéant l’occasion de s’investir dans notre groupe de travail et de poursuivre la réflexion qui mène au renouveau que nous souhaitons.

    Le projet d’une petite épicerie associative
    Une réflexion inspirée de Rudolf Steiner
    Déjà en 1922 Rudolf Steiner avait dans l’idée de repenser la question économique d’une manière plus humaine et sociale. Il souhaitait plus de concertation afin de voir émerger des consomm’acteurs. Il voulait que les différents acteurs d’une filière économique aient l’occasion de se rencontrer pour partager leurs points de vue et anticiper une économie de forme nouvelle, re-localisée, re-liée et simplifiée.
    Steiner a inspiré le « Blauwe bloem » qui nous a à son tour inspiré
    Le « Blauwe bloem » est une petite épicerie biologique gantoise que nous avons visité et dont le mode de fonctionnement nous a particulièrement marqué. Aussi avons-nous voulu reconvertir l’épicerie de notre petite ferme de Vévy Wéron à ce mode de fonctionnement. Tout y est plus participatif et se démarque radicalement d’un commerce conventionnel.
    Un mode de fonctionnement surprenant, mais qui offre de nombreux avantages.
    Ici, consommateur et détaillant ne sont plus deux étrangers. Le détaillant n’a plus comme souci principal la volonté d’une profit maximum, l’argent n’est plus l’objectif à atteindre. On part du principe que ce n’est pas au commerçant de déterminer ce que doivent être les besoins des clients, c’est aux clients de le faire. Le client est associé au fonctionnement de l’épicerie , il est convié à s’exprimer, à suggérer ce dont il a besoin. Nous fonctionnons dans une économie associative où producteurs, distributeurs et consommateurs se concertent, décident tout d’un commun accord. L’énergie, le temps, l’argent et le stress ainsi épargnés permettent des relations plus conviviales et des prix souvent plus bas qu’ailleurs. L’essentiel des produits sont commandés à l’avance par les clients au moyen de listes accessibles par Internet ou sur papier. Puis les collaborateurs passent les commandes chez le grossiste ou le producteur en fonction de la demande réelle et non d’une estimation au pif. La distribution des produits est donc basée sur des besoins réellement exprimés par les clients. Il en découle une rationalisation à tous les niveaux. Dans une épicerie classique, l’épicier achète ce qui lui semble judicieux et espère le vendre avant péremption, avec un bénéfice suffisant. Ici par contre, le consommateur obtient des produits d’une plus grande qualité pour un coût légèrement plus bas et ce sans stocks importants qui stagnent et surtout nombreuses pertes pour cause de péremption de produits périssables, comme pain, produits laitiers, fruits et légumes. Les stocks sont limités aux seuls « dépannages », aux clients peu prévoyants qui souhaitent compléter leur commande par l’un ou l’autre achat de « dernière minute » et qui pourront le faire dans les rayonnages d’un « stock tampon ». Quant au commerçant, il arrive ainsi à optimiser pour un mieux la surface de son local, il ne doit plus le chauffer et éclairer à longueur de journée, il gagne du temps et se libère de l’idée de faire du chiffre. Une fois la commande passée, dans les jours qui suivent, le client vient chercher sa commande toute préparée dans son casier. Mais elle peut également lui être livrée individuellement à domicile ou chez un particulier qui rassemble les livraisons, le défrayement de la livraison variant en fonction de la modalité choisie.. Il paie et entame une nouvelle commande pour la semaine suivante. Le décompte à la caisse se passe aussi très vite pas besoin d’être assailli par d’énormes masses de produits. Dans les grandes surfaces l’offre étant extrêmement variée, le client à de plus en plus tendance à « zapper », à butiner un peu partout, rendant le fonctionnement de l’épicerie de plus en plus aléatoire. Un autre aspect capital du projet est de développer les circuits les plus courts et plus locaux possibles, avec des producteurs qui puissent écouler leurs produits sans « abandonner » l’essentiel du prix à des intermédiaires. Ce modèle permet de sortir de l’approche habituelle des « marges bénéficiaires » qui finit par réduire le producteur à un exécutant insignifiant et dévalorisé, alors qu’il est la base de tout l’édifice ! Grâce a un système d’unités, (dont nous verrons pus loin le fonctionnement) nous pourrons proposer à des producteurs locaux une collaboration étroite sans « casser » leurs prix de vente. Cela s’inscrit dans la ligne des GAS ou GASAP (AMAP en France), qui déjà lient des producteurs et des consommateurs par un lien de confiance et d’engagement réciproque. Ainsi l’épicier est délivré de « l’angoisse de mal vendre » ou de perdre de l’argent au lieu d’en gagner. C’est une manière de revaloriser le métier d’épicier, en cessant de croire qu’il se fait de l’argent « sur notre dos ».
    L’idée de base est de considérer que pour l’épicier, poser une bouteille de vin sur le comptoir ne nécessite pas plus d’effort que d’y poser une bouteille d’eau. Cela ne nécessite donc pas de marge bénéficiaire plus importante.
    Chaque article d’une commande compte pour 1 unité, sauf le premier d’une série qui en vaut 2 . Que ce soit une bouteille d’eau ou de vin, un carton complet de ces mêmes bouteilles, un paquet de spaghetti ou un tube de dentifrice, cela reste toujours une unité à valoir. Les produits à peser comptent aussi pour 2 unités jusqu’au kilo, et une unité de plus par kilo supplémentaire. On voit de suite l’intérêt de commander un carton de 6 (2 unités) plutôt que 5 pièces individuelles (6 unités). Certains produits spéciaux nécessitant une commande particulière (genre une couette en pure laine) comptent 10 unités. Les unités de tous les clients sont totalisées à la fin du mois, et le quotient du revenu de l’épicier divisé par ce total donne la valeur de l’unité, qui sera ajusté et variable de 6 mois en 6 mois. Donc si les ventes augmentent, le revenu du responsable reste le même, mais les prix diminuent. Au-delà d’un certain niveau de ventes, il se peut qu’il faille payer des heures ou engager une personne supplémentaire(s), et revoir de la sorte la valeur de l’unité. Le « client moyen » du Blauwe Bloem a 150 unités par mois, dont la valeur tourne autour de 0,33 euro par unité, et paie donc 50 euros par mois de « salaire » à l’épicier ( pour 350 euros de marchandises ). En déduisant les 10% de marge fixe sur ces 350 euros, cela fait 400 euros d’achats mensuels, pour 318 euros payés aux grossistes, soit une marge nette de 25%. Cela représente 25 euros d’économie mensuelle par rapport à la marge classique de 33%. Les questions de TVA viennent légèrement modifier ces chiffres.
    Un autre facteur marquant consiste à oublier l’idée d’une marge bénéficiaire et de financer le salaire du gestionnaire indépendamment
    Dans un commerce conventionnel les prix comprennent, le prix d’achat + les frais d’exploitation (chauffage, emballage, etc.) + le revenu des collaborateurs (du magasin) + les pertes. Plus le commerçant vend, plus il gagne d’argent. Normal, tout le monde doit vivre, mais ce n’est pas toujours très sain. Car quelle est la part du revenu qui revient au gérant et celle qui revient au grossiste ou au producteur ? Mystère et compte secret! Ici contrairement aux autres magasins, le revenu n’est pas compris dans le prix des produits. Le revenu nécessaire au(x) responsable(s) est évalué à part et de manière fixe, il est réparti sur les différents clients au moyen d’une clé de répartition basée sur les « unités ». Ici on a donc résolument décidé de séparer les revenus des prix du magasin. En clair, ce qui est indiqué sur l’étiquette couvre le travail du producteur, les frais du magasin (chauffage, loyer, éclairage … ), mais pas le salaire de tenanciers du magasin qui est payé à part par les clients qui s’estiment solidairement responsables de ce revenu ! Leur rémunération ne dépend plus de la quantité vendue. Ainsi les commerçants ont un rôle plus convivial, de mise en relation, ils écoutent les besoins et analysent les possibles. Mais en suivant notre système la recherche du profit n’est pas une priorité, ce n’est pas le gain qui motive le gestionnaire Il n’est pas tenté de vendre plus pour gagner plus. C’est la satisfaction du client qui doit le préoccuper. A quoi bon d’ailleurs s’évertuer à vendre des produits inutiles qui ne se vendent qu’à coup de publicités ? Remplir les rayons avec des choses dont nous ne sommes pas sûrs qu’elles seront vendues un jour est une espèce de jeu de hasard. En appliquant notre système les clients paient le prix du produit en deux parties. D’une part le prix de l’article et d’autre part, une part mensuellement pour le service rendu du gestionnaire. Chaque client reçoit un service différent, pour cette raison, cette seconde part est différente pour chaque client. Elle tient compte d’une clé de répartition basée sur le nombre d’unités. La sorte de produits n’ayant pas d’importance. Les articles sont payés au comptant à la caisse. Mais s’ajoute donc cette seconde somme qui correspond au nombre de vos achats et qui est destinée au gestionnaire. Là aussi, les choses ne se font pas sans concertation. L’année est ainsi divisée en quatre périodes de trois mois. Avant chaque période, les gestionnaires envoient une lettre qui reprend: le montant mensuel de leurs besoins estimés pour les 6 mois à venir et le nombre des clients. Chacun verse sa part de montant au début de chaque mois.
    Un fonctionnement associatif qui rime avec participatif
    Notre intention est de parvenir à une utilisation plus saine de l’argent. C’est pourquoi chaque nouveau client qui souhaite s’engager dans la coopérative est invité à payer un « acompte » ou une « part » de 150 €. Cette provision entre dans la comptabilité du magasin et sera restituée intégralement quand le client cessera d’être client « coopérateur ». C’est une manière simple de participer au financement de l’ensemble du projet et une garantie de fidélité pour l’entreprise. Cet argent prêté servira à financer tous les frais qui incombent au fonctionnement du magasin. Dans un commerce traditionnel ce financement se réalise à l’aide de fonds propres ou par financement bancaire. Les décisions relatives au fonctionnement du magasin sont fondées uniquement sur l’appréciation personnelle du commerçant quant à ses possibilités propres et ses prévisions de profit. Mais ici, dans un magasin coopératif, tel que le nôtre, nous essayons d’établir une dépendance visible et réciproque entre collaborateurs et consommateurs. La totalité des financements provient d’argent de fonds investis par les coopérateurs. La gestion de cet argent fonctionne en concertation. Parmi les membres, des représentants sont choisis qui ont pour mission la gestion du capital. Le but d’une organisation associative n’est pas de faire des bénéfices mais de rendre des services. Cependant, il est logique qu’un certain bénéfice en découle si la gestion a été sainement menée, mais personne ne réclame ce bénéfice, puisque tout est payé, tant les produits que les financements. Du fait donc que cet argent est réellement libéré, cela peut permettre de l’affecter, toujours en concertation, à des dons en faveur d’initiatives à caractère social ou culturel.
    Dans le cadre de l’épicerie de la ferme de Vévy Wéron Indépendamment du magasin sis à la ferme de Vévy Wéron nous aurons également un service de livraison à domicile centré sur Gesves et alentours. Indépendamment des unités il y aura bien entendu une petite participation aux frais de déplacements dégressive en fonction du nombre de colis. Nous allons constituer une société coopérative à responsabilité limitée. Nous ne proposerons dans un premier temps qu’une commande par semaine, à enlever ou vous livrer le vendredi ou le samedi, mais cela peut évoluer par la suite, en concertation avec tous. Il est à noter que la ferme a la particularité d’avoir déjà 4 producteurs sur place, deux maraichers, une boulangère et un éleveur de chèvres, avec qui des contacts étroits se tissent bien entendu et qui sont, souhaitons-le, les premiers maillons d’un réseau local destiné à s’élargir, l’idée centrale restant bien sûr de favoriser l’écoulement de produits locaux avant tout ! Nos frais fixes sont très faibles et se situeront à environ 10 € par coopérateur, tenant compte de 50 coopérateurs. Il semblerait réaliste de démarrer la nouvelle formule en avril 2012. A charge pour les gestionnaires de finaliser efficacement le système informatique qui permette à chacun de passer ses commandes quand bon lui semble, sans frais. Ces données seront transmises aux fournisseurs. Les clients allergiques aux claviers pourront bien sûr aussi commander avec un bordereau-papier. Des contacts sont en cours pour s’inspirer de systèmes informatiques déjà opérationnels dans d’autres coopératives du même genre, histoire de ne pas réinventer la roue chaque fois. Voilà. Vous êtes invités à vous joindre à notre groupe de travail et de poursuivre la réflexion qui mène au renouveau et à la transition que nous souhaitons. Sur tous ces sujets, vos suggestions sont les bienvenues ! Bien des ébauches sont encore à affiner, à adapter peut-être aux besoins spécifiques des clients de cette épicerie-ci.
    Osons innover…, soyons des précurseurs !
    Merci d’en parler autour de vous;